Alerte au scarabée japonais !

Vu le niveau de risque, je relaie une alerte lancée récemment par le Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire sur la possible présence chez nous du scarabée japonais, connu pour les nuisances qu’il engendre. Cet insecte coléoptère polyphage s’attaque à de nombreuses espèces végétales (au moins 300) telles que les plantes alimentaires, forestières ou encore ornementales, parmi lesquelles la vigne, les arbres fruitiers et les gazons dont il dévore le feuillage pendant que sa larve détruit les racines.

Scarabée japonais (Popillia japonica) – larve (à gauche) et adulte (imago) à droite

Confusions possibles : le « scarabée japonais (Popillia japonica)» est beaucoup plus petit que le hanneton européen commun (Melolontha melolontha) et mesure 10 mm environ de long pour 6 mm de large. On ne peut pas le confondre avec le hanneton européen commun qui est beaucoup plus gros (25 à 30 mm de long) avec des élytres brun-rougeâtre, la tête et le thorax noir.

Le hanneton commun Melolontha melolontha Linné mâle sur Urtica dioica (ortie). Ce hanneton est beaucoup plus gros que le scarabée japonais (Popillia japonica).
Le hanneton commun Melolontha melolontha Linné mâle sur Urtica dioica (ortie). Ce hanneton est beaucoup plus gros que le scarabée japonais (Popillia japonica).

Il présente aussi quelques différences avec notre hanneton utiles pour l’identification de cet envahisseur venu d’Asie.

La tête, le thorax, l’abdomen et les pattes du « japonais » sont de couleur vert-métallique et les élytres brun-cuivré.

Le dessus est peu poilu et très brillant.

Vu de dessus, des rangées de soies blanches sous l’abdomen apparaissent sous forme de touffes blanches.

Dimorphisme sexuel :

Le mâle peut être distingué de la femelle grâce au nombre de « lamelles » des antennes : 7 pour monsieur et 6 pour madame.

Où le trouver ?

Le scarabée japonais (Popillia japonica), du fait de sa nuisibilité importante pour les plantes hôtes et des impacts économiques potentiels est classé comme organisme de quarantaine prioritaire au sein de l’Union européenne. Présent aux frontières est de la France, il pourrait arriver prochainement sur le territoire. Empêcher son établissement en France par une détection précoce permettra de prendre des mesures de lutte appropriées. Plusieurs départements français, dont celui du Doubs, ont alerté ces derniers jours sur le risque de prolifération du scarabée japonais (Popillia japonica) après la détection de plusieurs foyers en Suisse (Basel).

Où en est la progression de cet envahisseur ?

Il est présent depuis 2014 en Italie et 2017 en Suisse. Les détections sont en augmentation dans ces pays et de nouveaux foyers ont été détectés aussi bien en Italie qu’en Suisse en 2023. Ce petit coléoptère extrêmement dangereux pour les végétaux étend donc progressivement son aire de répartition : rien ne s’oppose à son établissement en France et il est probablement déjà présent dans notre région car c’est un insecte qui se déplace facilement si les conditions de température et de précipitation lui sont favorables.

Que faire et qui contacter en présence de scarabées japonais ?

Les adultes peuvent être facilement détectés à l’œil nu et capturés à la main.

Scarabées japonais (Popillia japonica).
Scarabées japonais (Popillia japonica).

Si l’on reconnaît cet insecte ou si l’on a un doute sur son identification, il faut le capturer, bien noter le lieu de l’observation et la plante concernée. Si possible, joindre une photo et adresser ces données à la DRAAF : direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt)

DRAAF, site de Besançon, 5 voie Gisèle Halimi  – 25000 Besançon.

N.B. Je peux pendant quelques temps relayer vos observations et identifier sur Filain les insectes que vous voudrez bien me confier . Jean-Noël Latroyes

Quelles actions sont menées pour enrayer sa propagation ?

L’éradication n’est possible qu’au début de l’invasion. Les experts du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire estiment qu’empêcher sa dissémination une fois établi sur le territoire risque d’être long, avec une faible chance de succès.

Scarabée japonais (Popillia japonica) - affiche diffusée en Italie (région du Piémont) - photographie René Hourdry
Scarabée japonais (Popillia japonica) – affiche diffusée en Italie (région du Piémont) – photographie René Hourdry

La stratégie consiste donc à détecter sa présence de façon précoce, notamment à l’aide de pièges équipés de leurres mixtes (combinaison de phéromones sexuelles et d’attractifs floraux). Ces pièges sont disposés par les services de l’État dans des endroits stratégiques ciblés, comme le long de la frontière française avec les pays où l’insecte est présent et à proximité des points d’entrée clés, tels que les ports ou les aéroports, ainsi que des réseaux de transport.

Dès le premier insecte détecté, il faut délimiter une zone infestée qui fera l’objet d’une surveillance renforcée et de l’utilisation combinée de plusieurs moyens de lutte, adaptés selon les disponibilités et les autorisations d’utilisation. Cela peut inclure la lutte biologique, des méthodes physiques, du piégeage de masse, des mesures culturales, ou en dernier recours, quand cela est possible, l’utilisation de produits phytopharmaceutiques de synthèse.

Une sensibilisation indispensable

Chacun peut aussi agir à son niveau par la vigilance qu’il apporte lors de ses achats de végétaux ou lors de trocs de plantes et au quotidien dans la surveillance visuelle des plantes de nos jardins

1: https://agriculture.gouv.fr/le-scarabee-japonais-une-menace-pour-les-plantes

Observer, connaître, protéger la Nature …