Chêne pédonculé

Famille des FAGACÉES

Quercus robur L. = Q. pedunculata Ehrh.

Chêne pédoncule, Chêne blanc, Chêne femelle, Gravelin, Chêne à grappes, Châgne

Anglais : Common Oak, Acorn Tree, Pedunculate Oak, Female Oak

Allemand : Stieleiche, Sommereiche, Fruheiche, Raseneiche

du celtique kaër quez : bel arbre ; du latin robur : force, et pedunculatus : pédoncule (fruits).

CARACTÈRES BIOLOGIQUES

– grand arbre de 25-35 m ; macrophanérophyte ; caducifoliée ;

– longévité : 500-1000 ans ; rejette de souche ;

– monoïque ; floraison : avril à mai ; pollinisée par les insectes ; dispersée par les animaux ; postpionnère nomade ;

– sensible à l’oïdium.

CARACTÈRES DIAGNOSTIQUES

– écorce d’abord lisse et grisâtre, puis épaisse, profondément crevassée (fond rosé) en long ;

1 – jeunes rameaux glabres, gris-brun, brillants ;

2 – bourgeons ovoïdes ;

3 – feuilles alternes à très court pétiole (long au plus de 1 cm), ondulées, à lobes arrondis, pourvues d’oreillettes à la base ;

— fleurs unisexuées régulières : les mâles en longs chatons pendants à la base des jeunes pousses, les femelles presque invisibles, terminales, en petits bourgeons ;

4 – glands par 1-5, sur un pédoncule de longueur très variable.

Nota. Il existe une variété naturelle (var. tardissims Simonk.) à débourrement tardif (Chêne de juin) et plusieurs cultivars, dont un à port fastigié. Nombreuses formes intermédiaires avec le Chêne pubescent (Q. pubescens) et le Chêne tauzin (Q. pyrenaica) : hybridation et introgression, et avec le chêne sessile (Q. petraeae) : variabilité importante de chaque espèce et hybridation possible, quoique peu fréquente.

DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE

– commune partout en plaine, sauf en région méditerranéenne, où elle est devenue très rare ; absente de Corse ;

– jusqu’à 1300 m : de l’étage collinéen à la base de l’étage montagnard ;

eurasiatique subocéanique.

DONNÉES AUTÉCOLOGIQUES

– espèce héliophile ;

— humus variés : mull carbonate à hydromor ; sols plus ou moins riches en bases ; pH basique à très acide ;

– matériaux très variés : argiles, limons, sables, tourbes ;

– espèce mésophile à mésohygrophile, parfois mésoxérophile (comportement pionnier), craignant les fortes sécheresses estivales ; optimum : mull eutrophe à mésotrophe sur sols profonds bien alimentés en eau ;

– caractère indicateur : neutrocline à large amplitude.

BIOTOPES, FORMATIONS VÉGÉTALES, PHYTOSOCIOLOGIE

– bois, friches, haies, accrus ;

– forêts ripicoles (Alno-Padion, Populion albae), forêts collinéennes fraî­ches à très fraîches (Carpinion betuli, Quercetalia robori-petraeae).

USAGES, PROPRIÉTÉS

— les glands ont servi à la nourriture des porcs ;

– plante astringente et hémostatique ;

— bois à aubier blanc jaunâtre et duramen de couleur plus ou moins foncée quand les cernes d’accroissement sont larges ; bois se travaillant bien et se fendant bien, d’excellente qualité, durable ; densité (donc les usages du bois) variant considérablement en fonction de la sylviculture :

• cernes larges : fortes propriétés mécaniques, bois dur,

• cernes fins : excellentes propriétés technologiques et couleur recherchée, bois tendre ;

– utilisations : décoration intérieure, tranchage, ébénisterie, menuiserie, parquet, escaliers, tournerie, sculpture ; construction, charpente, traverses de chemin de fer, bois de mine, poteaux, piquets ; merrains (tonneaux pour vins et alcools) ; panneaux de fibres et de particules ;

– autrefois : construction navale, pilots, charpente monumentale, ponts, écluses, charronnage, jantes, roues, moyeux, pièces de machines, wagons

– mis en œuvre sous l’eau, sa durabilité est presque illimitée ;

– charbon autrefois estimé en métallurgie ;

– l’écorce fournit du tan.

Nota. La distinction du bois de chêne pédoncule de celui du chêne sessile est très difficile.

Source: Flore forestière française, guide écologique illustré. Tome 1 (plaines et collines) J-C Rameau, D. Mansion, G. Dumé. Institut pour le développement forestier. Avril 1999, pages 570 et 571.