Famille des FAGACÉES
Quercus rubra L. = Q. borealis Michx. Chêne rouge, Chêne rouge d’Amérique
Anglais : Red Oak, American Red Oak, Northern Red Oak
Allemand : Roteiche, Amerikanische Roteiche du celtique kaër quez : bel arbre ; du latin ruber : rouge (couleur des feuilles à l’automne).
CARACTÈRES BIOLOGIQUES
– grand arbre de 25-35 m : macrophanérophyte ; caducifoliée ;
– longévité : 150-200 ans ; croissance juvénile très forte ; rejette de souche ;
– monoïque ; floraison : mai, à la feuillaison ; pollinisée par le vent ; dispersée par les animaux ; glands mûrissant en 2 ans ;
– assez résistante à l’oïdium ;
CARACTÈRES DIAGNOSTIQUES
– tronc légèrement flexueux et souvent fourchu ;
– écorce restant lisse et grise, légèrement fendillée à la base ;
– houppier très développé, à grosses branches redressées ;
1 – jeunes rameaux lisses, glabres, vert rougeâtre, redressés ;
2 – bourgeons ovoïdes ;
3 – feuilles alternes, grandes (longues de 12-20 cm) à 7-9 lobes, terminés par 1-3 pointes, à sinus
obliques par rapport à la nervure principale et peu profonds, devenant brunes ou rouges à l’automne ; pétiole court (2-3 cm) ; décomposition lente ;
– fleurs unisexuées : les mâles en chatons pendants à la base des pousses de l’année, les femelles minuscules, sessiles, sur la pousse de l’année ;
4 – glands assez gros (quoique de grosseur variable), brun violacé ; cupule aplatie en « béret basque », très peu embrassante (moins du tiers de la longueur du gland).
Nota. Ne pas confondre avec le Chêne écarlate (Q. coccinea Muenchh.), dont les glands ont des cupules plus embrassantes, et dont les feuilles, brillantes sur les 2 faces, à 3 lobes, ont des sinus plus profonds, plus larges et plus perpendiculaires à la nervure principale.
DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE
– aire naturelle : moitié est des Etats-Unis ;
– introduite au XVIIIe siècle comme espèce ornementale (parcs) ; utilisée en reboisement depuis la fin du XIXe siècle, principalement dans le Nord-Est et le Sud-Ouest ;
– jusqu’à 800 m : de l’étage collinéen à l’étage montagnard inférieur.
DONNÉES AUTÉCOLOGIQUES
– espèce tolérante à l’ombrage ;
– humus : mull acide à moder ; sols plus ou moins désaturés ; pH acide ;
– matériaux : sables, limons, argiles de décarbonatation (sans calcaire actif) ;
– espèce mésoxérophile à mésophile, supportant mal l’hydromorphie ;
– caractère indicateur : acidicline à large amplitude.
BIOTOPES, FORMATIONS VÉGÉTALES, PHYTOSOCIOLOGIE
– plantations pures ou enrichissement de taillis sous futaie ;
– forêts acidiphiles (Quercetalia robori-petraeae) ou acidiclines (Carpi-nion betuli).
USAGES, PROPRIÉTÉS
– bois de densité assez forte à forte ; aubier gris rosâtre clair, duramen brun-rosé ; bois non durable en utilisation extérieure, se fendant, se courbant et se travaillant bien ; séchage à mener avec précaution ;
– aux USA et au Canada : utilisé comme les chênes blancs (Q. alba, Q. macrocarpa) mais seulement pour les emplois intérieurs : ébénisterie, décoration, parqueterie, escaliers, huisserie, sièges, bois courbé, meubles ; construction navale, traverses de chemin de fer ; une utilisation extérieure exige un traitement par imprégnation : ne convient pas pour la fabrication de tonneaux pour vins et alcools (thylles peu abondantes ou absentes) ;
– en Europe : tranchage, ébénisterie, menuiserie ; bois de bonne qualité n’arrivant cependant pas aux classes de qualité supérieures atteintes par les chênes indigènes (couleur, vaisseaux et accroissements larges du Chêne rouge donnant moins de figurations) ;
– le bois de Chêne rouge a moins de nœuds et souvent un fil plus droit que celui des chênes indigènes ; sa dureté dépend moins de la vitesse de croissance que chez ces deux espèces.
Source: Flore forestière française, guide écologique illustré. Tome 1 (plaines et collines) J-C Rameau, D. Mansion, G. Dumé. Institut pour le développement forestier. Avril 1999, pages 572 et 573.




