Famille des FAGACÉES
Quercus petraea (Mattus.) Liebl. = Q. sessiliflora Salisb.= Q. sessilis Ehrh.
Chêne sessile, Chêne rouvre, Chêne mâle, Drille, Drillard, Durelin, Chêne noir, Chêne blanc
Anglais : Durmast Oak, Chesnut Oak, Sessile Oak
Allemand : Traubeneiche, Bergeiche, Wintereiche, Steineiche, Harzeiche, Durreiche
du celtique kaër quez : bel arbre ; du latin petraeus : de pierre, sessiliflorus : à fleurs (fruits) sessiles, et robur : rouvre.

Photographie Jean-Noël Latroyes
CARACTÈRES BIOLOGIQUES
– grand arbre de 20-40 m ; macrophanérophyte ; caducifoliée ;
– longévité : 500-1000 ans ; rejette de souche ;
– monoïque ; floraison : mai, à la feuillaison ; fructification plus ou moins régulière suivant les régions ; pollinisée par les insectes ; dispersée par les animaux ;
– postpionnière.
CARACTÈRES DIAGNOSTIQUES
– écorce d’abord lisse et verdâtre, mince, puis grisâtre, fissurée longitudinalement et peu profondément ;

Photographie Jean-Noël Latroyes
— houppier ample, mais assez clair, aux branches moins tourmentées que celles de Q. robur ; feuilles pétiolées, visibles une par une ;
1 – jeunes rameaux glabres, brun-gris ;
2 – bourgeons ovoïdes, pointus, bruns, un peu poilus sur le bord des écailles, agglomérés aux extrémités des rameaux ;
3 – feuilles alternes, nettement pétiolées, planes, en coin à la base, à 7-12 lobes arrondis et à sinus
peu profonds ;
– fleurs unisexuées régulières : les mâles en longs chatons pendants à la base des pousses de l’année, les femelles minuscules, par 2-5 à l’aisselle des feuilles des pousses de l’année ;
4 – glands sessiles, longs de 1-2 cm.

Filain (Haute-Saône)
Photographie Jean-Noël Latroyes
Nota. Il existe de nombreuses formes intermédiaires avec le Chêne pédoncule (Q. robur) : variabilité importante de chaque espèce, et le Chêne pubescent (Q. pubescens) : hybridation et introgression.
DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE
– commune partout en plaine, sauf dans le Sud-Ouest, où elle est devenue disséminée, et dans la région méditerranéenne, où elle a toujours été rare ;
– jusqu’à 1600 m ; de l’étage collinéen à la base de l’étage montagnard ; étage supraméditerranéen ;
– européenne à tendance subatlantique.

Filain (Haute-Saône)
Photographie Jean-Noël Latroyes
DONNÉES AUTÉCOLOGIQUES
– espèce de demi-ombre ;
– humus variés : mull carbonate à mor ; optimum sur sols filtrants, épais, légèrement acides (limons ou sables) ; gélivures fréquentes sur les dysmo-der ;
– matériaux (plus ou moins caillouteux) : sables, limons, argiles de décarbo-natation ;
– espèce mésoxérophile à mésophile, tolérant les sols à pseudogley ;
– caractère indicateur : espèce à large amplitude (essence très plastique).

Filain (Haute-Saône)
Photographie Jean-Noël Latroyes
BIOTOPES, FORMATIONS VÉGÉTALES, PHYTOSOCIOLOGIE
– bois : en peuplements purs ou en mélange avec le Chêne pédoncule, le Charme ou le Hêtre ;
– forêts calcicoles à acidiclines collinéennes (Carpinion betuli), acidiphiles (Quercetalia robori-pe-traeae), xérothermophiles (Quercion pubescenti-petraeae, Cephalanthero-Fagion).
USAGES, PROPRIÉTÉS
– plante astringente et hémostatique ;
— bois : voir Q. robur, p. 571 ; les bois des deux espèces ont les mêmes caractères, propriétés et usages.
Source: Flore forestière française, guide écologique illustré. Tome 1 (plaines et collines) J-C Rameau, D. Mansion, G. Dumé. Institut pour le développement forestier. Avril 1999, pages 564 et 565.