Picea abies (Linné) Karst. = P. excelsa (Lam.) Link
Épicéa commun, Épicéa, Sapin de Norvège, Sapin rouge, Pesse, Sérente, Pin pleureur,
Sapin à poix, Sapin du Nord, Sapinette, Gentil sapin
Anglais : Norway Spruce, European Spruce, Christmas Tree, Common Pitch Fir, Common Spruce
Allemand : Fichte, Rottanne, Rotfichte
du latin pix : poix (allusion au contact poisseux de différentes parties de l’arbre), excelsus : élevé, grand,
et abies : ressemblance avec le Sapin.

CARACTÈRES BIOLOGIQUES
– arbre atteignant 50 m de haut ; macrophanérophyte ; sempervirente ;
– longévité : jusqu’à 300 ans en montagne (âge d’exploitabilité : 50 à 60 ans en plaine) ; croissance initiale forte ; espèce polycyclique ;
– monoïque ; floraison : mai à juin ; maturité : octobre ; pollinisée par le vent ; dispersée par le vent et les animaux ;
– dryade nomade.
CARACTÈRES DIAGNOSTIQUES
– port conique, plus ou moins élargi à columnaire ; rameaux parfois pendants en « draperie » ou courts et rigides en « brosse » ;
– rhytidome brun rougeâtre, finement écailleux dans le jeune âge, puis à grosses écailles irrégulières ;
1 – rameaux brun rougeâtre à orangé, glabres ou pubescents, hérissés de saillies formées par les coussinets sur lesquels sont fixées les aiguilles ;

2 – bourgeons ovoïdes non résineux ;

BIOTOPES, FORMATIONS VÉGÉTALES, PHYTOSOCIOLOGIE
3 – aiguilles (longues de 15-25 mm) à 4 angles, sans raie blanche à la face inférieure, disposées tout
autour du rameau (en brosse rabattue vers l’avant) ;
4 – cônes allongés (longs de 10-16 cm) pendants à maturité et ne se désarticulant pas.
DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE
– commune dans les Alpes du Nord et le Jura ; plus localisée dans les Alpes du Sud et les Vosges ; .
– zones d’introduction en France : Massif central, Ardennes, Pyrénées, Corse, Normandie, Nord-Est, etc. ;
– de 700 à 2000 m : de l’étage montagnard à l’étage subalpin ;
– boréale.
DONNÉES AUTÉCOLOGIQUES
– très résistante au froid et peu sensible aux gelées de printemps (débourre-ment tardif) ;
– exigeante en lumière (essence de demi-ombre) ; supporte temporairement dans son jeune âge un certain ombrage ;
– préfère les climats humides, mais peut supporter la sécheresse de l’air si le sol est frais, cependant moins bien que le Sapin pectine ;
– enracinement parfois superficiel : sensible aux chablis ;
– peut accepter tous les types de sols, même calciques ou hydromorphes (avec une production faible cependant) ; craint les sols riches en carbonates ;
USAGES, PROPRIÉTÉS
Nota. Il existe de nombreuses races européennes géographiques (plaines et montagnes), écologiques et physiologiques.
– litière d’aiguilles à décomposition très lente, donnant un humus de type mor, pouvant provoquer une podzolisation sur les sols acides et filtrants.
– naturellement en mélange avec le Hêtre et le Sapin dans les étages montagnard moyen et supérieur ;
– pessières naturelles à l’étage montagnard (sur lapiaz, éboulis rocheux, sols tourbeux) et à l’étage subalpin ( Vaccinio-Piceion).
– bois apte à toutes sortes d’emplois :
• si les cernes sont fins, les propriétés mécaniques sont excellentes : bois de charpente, de menuiserie, de lutherie (bois de résonance), poteaux et perches, montants d’échelles, placages tranchés ; autrefois, bois d’aviation ;
• si les cernes sont larges : pâte à papier, panneaux de fibres et de particules, caisserie, coffrage ;
• gemmé dans certains pays européens ; jadis en France (térébenthine de Strasbourg, résine de Bourgogne) ;
– jeunes sujets utilisés comme arbres de Noël.
Source: Flore forestière française, guide écologique illustré. Tome 1 (plaines et collines) J-C Rameau, D. Mansion, G. Dumé. Institut pour le développement forestier. Avril 1999 ; pages 284 et 285.