Fraxinus excelsior Linné
Famille des OLEACEES
Frêne commun, Frêne élevé, Grand frêne, Frêne à feuilles aiguës, Gaïac des Allemands,
Quinquina d’Europe, Langue d’oiseau
Anglais : Common Ash, Ash
Allemand : Gemeine Esche, Gewôhnliche Esche, Esche
du latin fraxinus : nom de cet arbre, et excelsior : élevé.

CARACTÈRES BIOLOGIQUES
– arbre de 20-30 m ; macrophanérophyte ; caducifoliée ;
– longévité : 150-200 ans ; rejette de souche ;
– polygame ; floraison : avril, bien avant la feuillaison ; pollinisée et dispersée par le vent ;
– postpionnière nomade.

CARACTÈRES DIAGNOSTIQUES
– tronc droit élancé, parfois fourchu ;
– houppier étroit, allongé en forêt ;
– écorce d’abord lisse, verdâtre devenant grisâtre et assez profondément fissurée, gris-beige ;



1 — bourgeons noirs ;
2 — jeunes rameaux opposés, gros, plus ou moins aplatis, avec de nombreuses cicatrices foliaires ;
3 — feuilles opposées, composées, pennées, a 7-15 folioles ovales, lancéolées, dentées, glabres ;
– fleurs en bouquets denses à l’extrémité des rameaux : les mâles globuleux noirâtres, les femelles plus allongés, violacés ; fleurs uni- ou bisexuées, sans périanthe ;
4 – samares en grappes marcescentes ; graines n’atteignant pas le milieu du fruit.

DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE
– commune partout, sauf en région méditerranéenne et en Corse ;
– jusqu’à 1400 m : de l’étage collinéen à l’étage montagnard ;
– européenne à tendance subatlantique.
DONNÉES AUTÉCOLOGIQUES
– affectionne les conditions hygrosciaphiles des versants ombragés ; craint les gelées printanières (à l’origine de la fourchaison) ;
– espèce héliophile ou de demi-ombre ;
– humus : mull carbonate à mull mésotrophe (optimum : mull eutrophe) ; sols riches en bases ; pH basique à neutre (ou légèrement acide) ;
– matériaux riches : alluvions ou colluvions, argiles, limons, lœss ;
– espèce mésophile à mésohygrophile (mais se trouvant aussi sur des substrats très secs en forêts ouvertes, avec une taille réduite) ;
– caractère indicateur : neutronitrocline.
BIOTOPES, FORMATIONS VÉGÉTALES, PHYTOSOCIOLOGIE
– bois frais, haies, bords des eaux, versants ombragés, accrus ;
– forêts ripicoles (Alno-Padion) ; hêtraies-chênaies, chênaies (Carpinion betuli), hêtraies, hêtraies-sapinières (Fagion sylvaticaé), forêts de ravins (Lunario-Acerion) ; accrus (Corylo- Fraxinenalia).
USAGES, PROPRIÉTÉS
– le feuillage est un très bon fourrage pour les animaux ;
– feuilles et fruits diurétiques, antirhumatismaux, antigoutteux, sudorifiques, toniques et laxatifs ; écorce (quinquina d’Europe) : aromatique, tonique, astringente, fébrifuge et expectorante ;
– bois à accroissements bien apparents, blanc jaunâtre ou crème parfois rosâtre, à reflets nacrés (une anomalie de coloration peut lui conférer une teinte olive irrégulière) ; densité moyenne à assez forte ; excellentes propriétés mécaniques en flexion et au choc ; bois très souple et élastique, lisse au toucher, prenant un beau poli, se courbant et se tournant bien ;
– utilisations : placages, carcasses de meubles, menuiserie et ébénisterie, crosses de fusil , rames et avirons, pièces de wagons, bâtis de machines agricoles, queues de billards, manches et outils de toutes sortes, sabots, skis, raquettes de tennis, bois de cintrage (construction des avions) ; autrefois : bois de premier ordre pour le charronnage et la carrosserie ;
– racines et loupes du tronc recherchés pour leurs figurations en ébénisterie (« ébène gris ») ;
– très bon bois de feu ; charbon de bonne qualité ;
– utilisée comme plante ornementale (variété ‘pendula’ pleureuse).
Source: Flore forestière française, guide écologique illustré. Tome 1 (plaines et collines) J-C Rameau, D. Mansion, G. Dumé. Institut pour le développement forestier. Avril 1999, pages 460 et 461.