Aegithalos caudatus (Linné, 1758)
ou Orite à longue queue,
appelée aussi autrefois tupinet.
Ordre des Passereaux
Famille des Aegithelidae – Aegithelidés
Le genre Aegithalidae n’est pas directement relié au genre Parus (auxquel appartiennent les autres mésanges)
Longueur : 13 à 14,5 cm (dont 8 à 9 pour la queue)
Envergure : de 17 à 18 cm
Masse : de 6 à 10 g.
Longévité : 7 ans
Statut de protection :
Protégée, Inscrite sur la liste rouge France
Description :
Très petit oiseau, la mésange à longue queue pourrait se comparer en taille au troglodyte, exceptée la queue très fine et longue, de couleur noire.
Le corps est rondelet, avec une tête au front arrondi également. L’œil rond présente un cercle oculaire jaune.
Le bec, noir et minuscule, n’en est pas pour autant moins efficace, quand il s’agit de transporter des matériaux pour la construction du nid ou de transporter des larves et autres insectes pour le nourrissage des oisillons.
La queue longue, noire et très fine, représente plus de la moitié du corps de l’animal, soit 7 cm pour une longueur totale de 13 cm.
Le dos est décoré de bandes longitudinales de couleur noire, brun rosé et blanche.
Les ailes sont noires (avec du blanc aux rectrices latérales).
Le dessous est blanchâtre et les flancs sont rosés ainsi que le ventre.
La tête présente une bande médiane blanche encadrée de chaque côté par une bande noire
Pas de dimorphisme sexuel : mâle et femelle sont identiques.
Le jeune ressemble à l’adulte en plus terne, plus brun, avec le plumage moins contrasté.
Répartition et habitat :
L’espèce est présente dans presque toute l’Europe et apprécie les forêts de feuillus et les boisements mixtes de feuillus et de conifères. On la trouve dans les haies et bosquets.
En Franche-Comté, on la trouve aussi bien en plaine qu’en montagne et elle se reproduit jusqu’à 1300 m d’altitude.
La plupart reste sur place, mais « des groupes en déplacement sont observés depuis les sites de suivi de la migration post-nuptiale, de fin août jusqu’à début novembre dans les espaces d’observation de la migration.
En dehors de la période de reproduction, l’espèce est grégaire et forme des groupes d’une dizaine d’individus (maximum de de 76 individus à Rochejean (Doubs) le 15 juillet 2011″. 1
Ces groupes, régulièrement observés à Filain (Haute-Saône), au printemps notamment, se déplacent de buissons en buissons, en produisant « un bruissement sonore joyeux », très identifiable et caractéristique de l’espèce.
On trouve des mésanges à longue queue également dans les parcs et les jardins, (jardin anglais et au lac à Vesoul).
Cette espèce est assez courante toute l’année à Filain (Haute-Saône).
Les archives connues de la LPO citant cet oiseau remontent à l’année 2009 et portent sur une vingtaine d’observations seulement. La faiblesse de nos connaissances sur cette espèce ne permet donc pas d’en tirer des conclusions.
Le travail de recensement se poursuivant à un rythme plus soutenu depuis 2022, nous serons bientôt en mesure d’avoir un peu de recul et de mieux comprendre la dynamique de cette espèce attachante …
Une façon facile de retenir le nom latin de la mésange à longue queue (Aegithalos caudatus) consiste à penser à son comportement agité : Aegithalos et pour caudatus, au latin caudé, ayant une queue.
Comportement :
En dehors de la période de nidification, qui voit les couples se rapprocher, la mésange à longue queue vit en bandes familiales ou petits groupes d’une dizaine à une trentaine d’oiseaux, volant d’un arbre à l’autre.
Cependant, on peut observer également un groupe installé dans un même arbre, où se côtoient plusieurs nids. Il est possible que des adultes, dont la nidification a échoué, aident à élever les petits d’autres couples. Il est extrêmement difficile de suivre ces oiseaux, individu par individu, car ils sont quand même très véloces et affirmer « qui nourrit qui » demanderait des moyens techniques.
J’ai observé, les 17 et 18 mai, (je l’identifiais à coup sûr grâce à des particularités de plumage) le même adulte apportant de la nourriture indifféremment à trois nids installés dans ce vieux cerisier (chenilles vert-fluo au menu ce jour-là).
Ce mode de fonctionnement, s’il est confirmé, conférerait à l’espèce un avantage certain pour sa survie, au contraire d’autres espèces qui ne s’occupent que de leur descendance.
Peut-on cependant parler de reproduction communautaire ? Cela impliquerait une évolution destinée à renforcer la survie de l’espèce.
A minima, l’organisation sociale de ces petits oiseaux mérite attention …
« Une autre particularité de la longue queue concerne son agilité à se suspendre par une seule patte, tandis que l’autre tient sa proie que le bec décortique. »Une autre particularité de la longue queue concerne son agilité à se suspendre par une seule patte, tandis que l’autre tient sa proie que le bec décortique. » 4
Organisation :
La mésange à longue queue est un oiseau extrêmement sociable et quelques observateurs décrivent ces oiseaux, à la mauvaise saison, se serrant les uns contre les autres le long d’une branche, le plumage ébouriffé, pour perdre aussi peu de chaleur que possible et ainsi mieux résister à hiver.
Alimentation :
Insectes et leurs larves, araignées, pucerons, chenilles, mollusques et lombrics, bourgeons, graines diverses et baies.
En hiver, la mésange à longue queue apprécie l’aide apportée dans les mangeoires familiales.
Nidification :
Contrairement aux autres mésanges qui nichent dans une cavité, la mésange à longue queue construit son nid dans un endroit dégagé, généralement à la fourche d’un arbre ou d’un buisson. Les nids sont souvent installés dans des épineux (particulièrement l’aubépine dans notre région), mais restent exposés au pillage en attendant d’être bien dissimulés par le feuillage. Un arbre, parfois de grande taille, fera l’affaire également.
Dès le début du mois d’avril, les parents s’activent à la construction. L’enveloppe extérieure du nid est constituée de mousse, d’écorces ou de lichens. L’ensemble se « fondra » avec le support et restera discret. Très douillet, remarquablement bien agencé, tapissé d’un confortable garnissage de duvet, sa construction peut demander jusqu’à 2000 voyages aux parents.
L’intérieur, extrêmement douillet, est rempli de plumes et de poils.
Fait étonnant, la mésange à longue queue est connue pour son appétit pour les chenilles processionnaires (ce qui en fait un allié efficace contre ces insectes) mais également pour sa capacité à utiliser la soie des nids de ces chenilles pour « coller » les éléments de son propre nid. C’est un détail important, sachant que notre région de l’est de la France, épargnée jusqu’ici par ces chenilles très urticantes, commence à être « attaquée » par ces chenilles.
» Prédateur principal de la chenille processionnaire, un couple de mésanges (bleue, noire, charbonnière ou à longue queue) consomment jusqu’à 500 insectes par jour. » 3
« Madame va couver pendant environ deux semaines jusqu’à 8 à 12 œufs. Elle couve généralement seule, mais le mâle la rejoint au nid pour la nuit. L’éclosion survient au bout de 12 à 14 jours. Les jeunes, nourris par les deux parents, restent au nid une quinzaine de jours et deviennent indépendants, mais restent près des parents et les aident parfois à élever une seconde nichée. » 2
Sous-espèces
La mésange à longue queue décrite dans cet article correspond à l’espèce caudatus.
« Quatre sous-espèces nichent également en France : europaeus à l’est, aremoricus à l’ouest, taiti au sud et irbii en Corse.
La sous-espèce nominale (Aegithalos caudatus caudatus), dite à tête blanche, niche dans le nord de l’Europe (Scandinavie) , ne présente pas de bandeau et a le cou, la tête et le dessous blanc pur. Elle est occasionnelle en France lors d’afflux. L’une d’elle a été observée à Dampvalley-lès-Colombe (Haute-Saône) le 20 avril 2011, construisant son nid avec un individu de la sous-espèce locale. » 1
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Références bibliographiques :
- 1/ Les oiseaux de Franche-Comté » Biotope éditions, page 239, Julien Langlade, page 239
- 2/ Nids et oeufs – Maurice Dupérat – Les carnets d’Arthaud – janvier 1991 – pages 64 et 65
- 3/ https://www.cevennes-parcnational.fr/fr/actualites/la-mesange-longue-queue-et-son-nid-merveilleux
- 4/ Le grand livre des oiseaux de France – éditions Fernand Nathan – 1977 – page 21