Picus viridis (Linné, 1758)

Ordre des Piciformes

Famille des Picidae

Genre Picus

Anglais : European Green – Allemand : Woodpecker Grünspecht – Espagnol : Pito real – Italien : Picchio verde

LE PIC VERT.

L’oiseau est un brin susceptible ! Il n’a guère son pareil (à part peut-être le geai des chênes, véritable vigie de la forêt) pour lancer un tonitruant cri d’alerte si vous osez passer à proximité de son territoire. Notre « woodywood pecker » local, de la taille d’un merle noir (31 à 33 cm), est bien reconnaissable à ce cri et à son vol ondulé.

De couleur vert-jaune pour le dos, blanc-crème pour le ventre et rouge vif pour le dessus de la tête, on ne peut guère le confondre. Ses yeux sont blancs et les adultes portent une « moustache noire ». Notons que cette moustache est bordée de rouge pour Monsieur.

Le pic vert est sédentaire. Il ne migre donc pas et affronte courageusement les rigueurs de l’hiver, ainsi que autres quelques pics vivants chez nous à l’année.

A Filain, on peut observer facilement le pic épeiche et le pic mar. Les plus chanceux pourront aussi apercevoir et entendre le grand (et rare) pic noir. Il existe également une autre forme de pic vert avec une tête grise (le pic cendré), mais elle est rare dans notre région. On pourrait citer également les sittelles torchepot, qui sont presque des petits pics et qui parcourent les troncs d’arbres la tête en bas !

Le pic vert est constamment à la recherche de fourmis pour son repas. Les fourmis constituant au moins 90% de sa nourriture sont trouvées au sol, dans les fourmilières, ou bien sous l’écorce des arbres. Le pic vert possède la langue la plus longue de tous les oiseaux européens. Une fois sortie, elle peut dépasser du bec d’une dizaine de cm. Rétractée, elle se loge dans un tube spécial qui s’allonge vers l’arrière du crâne et la calotte. L’extrémité de la langue, plate et large, peut être remuée de façon autonome pour s’introduire dans la moindre anfractuosité. De fortes glandes salivaires entretiennent sa viscosité pour que les insectes s’y engluent facilement.

Les juvéniles ont le ventre et le côté des joues gris tacheté, ce qui peut être trompeur car cela leur donne un air fripé et déjà vieux.

Le pic vert creuse des cavités (loges) dans les troncs d’arbres affaiblis ou morts. A ce moment là, on entend son tambourinage quand il tape dans le bois avec son bec et extrait, copeau par copeau, suffisamment de bois pour y loger sa famille.

On a longtemps pensé que, pour ne pas endommager son cerveau pendant le tambourinage, le pic vert enroulait sa langue autour de l’arrière du cerveau. Cependant, des études récentes contredisent cette belle théorie. Le pic vert modulerait en fait l’intensité de ses nombreux coups pour ne pas subir de dommages (Salamandre n° 281 avril – mai 2024)

La longévité maximale observée grâce aux données de baguage est d’environ 11 ans.

Les individus sont solitaires (sauf durant la période de reproduction où ils sont en couple ou en petits groupes familiaux quand les jeunes sont en période d’émancipation).