Abies alba Miller
PINACÉES
ABIES
Abies alba Mill. = A. pectinata (Lam.) DC.
Sapin pectine, Sapin blanc, Sapin argenté, Sapin des Vosges, Sapin de Normandie, Sapin commun, Sapin noir, Sapin à feuilles d’if
Angl. : Common Silver Fir, Européen Silver Fir, Silver Fir
Allem. : Weisstanne, Tanne, Tannenbaum, Silbertanne, Edeltanne
du latin abies : nom de cet arbre, albus : blanc (l’écorce de l’arbre jeune est blanchâtre), et pecten : peigne (aiguilles disposées de chaque côté du rameau comme les dents d’un peigne).

CARACTÈRES BIOLOGIQUES
– arbre pouvant atteindre 45-50 m de hauteur ; macrophanérophyte ; sempervirente ;
– longévité : 200 à 300 ans ; croissance initiale lente ;
– monoïque ; floraison : mai ; maturité : septembre à octobre ; pollinisée et dispersée par le vent ;
– dryade.

CARACTÈRES DIAGNOSTIQUES
– port d’abord conique, puis ovoïde, enfin tabulaire ;
– écorce lisse, gris argenté ; rhytidome à crevasses longitudinales chez l’adulte ;

1 – rameaux de 2 ans lisses, beige-gris, à pubescence courte et noirâtre (ou roussâtre) ;
2 — bourgeons brun châtain non résineux ;
3 – cicatrices foliaires rondes ;
4 – aiguilles (longues de 15-30 mm) paraissant disposées sur 2 rangs dans un plan sur les rameaux stériles

(sur les rameaux fertiles, elles sont disposées en brosse) ; extrémité des aiguilles tronquée ou légèrement échancrée ;
5 — aiguilles non piquantes présentant 2 raies blanches à la face inférieure ;
6 – bractées saillantes dépassant des écailles ;
7 – cônes dressés (longs de 1 0-1 5 cm) sur les rameaux de la cime, se désarticulant sur l’arbre à maturité. Note. Ne pas confondre avec A. grandis, aux jeunes rameaux glabres et aux aiguilles plus longues.

DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE
– commune dans les Vosges, le Jura, les Préalpes du Nord, les Pyrénées, le nord et le centre du Massif central ; assez commune dans les Alpes centrales ; devenue assez rare ou rare dans les Alpes du Sud et en Corse ; localisée en Normandie (L’Aigle), mais sa spontanéité y est controversée ;
– de 400 à 1800 m : de l’étage montagnard à l’étage subalpin inférieur ;
– périalpine (à tendance méridionale).
DONNÉES AUTÉCOLOGIQUES
– exige une humidité atmosphérique élevée et constante tout au long de l’année (craint la sécheresse estivale) ;
– résiste au froid, mais ses bourgeons sont très sensibles aux gelées tardives (surtout à basse altitude) ;
– tolère l’ombre dans les dix premières années ;
– résiste assez bien au vent ;
– enracinement profond si la roche est fissurée ;
— indifférente à la richesse chimique du sol, mais craint les sols compacts ou hydromorphes ; rare sur les sols carbonates pauvres en argile, disparait sur les sols squelettiques superficiels.
Nota. Il existe différentes races physiologiques et écologiques (provenances), qu’il importe d’employer en prêtant attention au climat local.
BIOTOPES, FORMATIONS VÉGÉTALES, PHYTOSOCIOLOGIE
– souvent associée au Hêtre dans les étages montagnard inférieur et moyen et au Hêtre et à l’Epicéa dans l’étage montagnard supérieur (Fagion sylvaticae) ; se retrouve dans quelques cas à l’étage subalpin ( Vaccinio-Piceion) ;
— envahit souvent les hêtraies et pineraies de l’étage montagnard inférieur, voire les hêtraies-chênaies du collinéen supérieur par la facilité de sa régénération naturelle.
USAGES, PROPRIÉTÉS
— bois blanc de bonne qualité, très recherché pour la charpente, la menuiserie, la caisserie et les pilots ; pâte à papier chimique et mécanique.
Source: Flore forestière française, guide écologique illustré. Tome 1 (plaines et collines) J-C Rameau, D. Mansion, G. Dumé. Institut pour le développement forestier. Avril 1999, pages 258 et 259.


